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Comment écrire au président de la République
et ne recevoir aucune réponse
– et autres guitares
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• 4 décembre 2016
Leçon 190. – « Lepaon recasé par Valls comme délégué interministériel sur [sic !] la langue française »

INFO LE FIGARO - L’ex-patron de la CGT, injustement acculé à la démission en janvier 2015, vient d’être chargé par le premier ministre de la mise en œuvre opérationnelle d’une nouvelle agence chargée de la promotion de la langue française et de la lutte contre l’illettrisme, dont il devrait prendre ensuite la tête.

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2016/12/01/20002-20161201ARTFIG00170-lepaon-recase-par-valls-comme-delegue-interministeriel-sur-la-langue-francaise.php?redirect_premium

 

• 14 décembre 2016
Leçon 191. – « La capacité à pouvoir ». Le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux parle le hollandien*, sabir de l’impuissance

« Chacun doit avoir bien conscience que toutes les forces de sécurité ne sont là que pour un unique objectif : assurer la capacité de chacun de nos concitoyens à pouvoir être libre de ses mouvements, pouvoir s’amuser, pouvoir se rencontrer, pouvoir sortir », a déclaré Bruno Le Roux lors d’un déplacement sur le marché de Noël des Champs-Élysées, dimanche 11 décembre.

https://francais.rt.com/france/30482-bruno-roux-appelle-francais-adresser

Je ne gloserai pas sur le « pouvoir s’amuser », bien risible pourtant.

——
* Voir la fin de ma leçon 96 à
http://lesmediasmerendentmalade.fr/Courriels-a-l-elysee-et-autres-guitares-8.html
et mes leçons 19, 22, 23, 24, 26, 30, 38, 48, 49, 58, 68, 92, 103...

 

• 31 décembre 2016
Leçon 192. – Vu sur le compte Twitter de l’Elysée ce 31 décembre

"Parallèlement, le progrès social n’a pas arrêté sa course. Le socle et là et les bases sont solides"
https://twitter.com/Elysee/status/815272836340256769

"Nos valeurs inspirent le respect partout dans le monde. Lorsque nous sommes attaqués, le monde entier est à nos cotés"
https://twitter.com/Elysee/status/815272158708514816

"Nous n’avons pas fini avec le terrorisme, il faut le combattre partout et je me rendrais en Irak après-demain pour saluer nos soldats"
https://twitter.com/Elysee/status/815272036524294148

 

• 31 décembre 2016
Leçon 193. – En route vers le chaos 2017

Quand on constate que la plupart des tweets de l’Elysée, pathologiquement nombrilistes ou mièvres, cachent l’essentiel de la réalité, on enrage.

Pas indispensable d’être devin pour proclamer sans la moindre crainte de se tromper que 2017, que quelques jobastres vont fêter bruyamment dans quelques heures, sera la pire année que la France ait vécue depuis cinquante ans.

Une des conséquences logiques du chaos, 2017 en France sera l’année de la pire propagande, des pires mensonges (par déclaration ou par omission), des pires enfumages, des pires minimisations, des pires exagérations et des pires paradoxes (« la guerre, c’est la paix ») au profit des puissants qui méditent notre asservissement, notre abrutissement, notre abasourdissement. Leurs alliés les grands médias vont être très occupés, voire presque exclusivement occupés à cacher, à mentir, à tromper.

Je ne forme qu’un seul vœu, que les meilleurs d’entre nous préfèrent demain hurler dans le combat plutôt que de gémir voluptueusement dans la soumission comme le voudraient la plupart des politiciens et leurs très efficaces relais et endormeurs subventionnés les grands médias.

 

• 1er janvier 2017
Leçon 194. – La carte « Citoyenne-Citoyen de Paris » délivrée par la Mairie de Paris

Comment ça marche ?
[...]
La Carte Citoyenne-Citoyen de Paris est ouverte à toutes les Parisiennes et tous les Parisiens sans condition de nationalité* et à partir de 7 ans. Chaque résident de la ville peut la demander et profiter de l’ensemble de l’offre proposée.
http://www.paris.fr/cartecitoyenne

Quatre remarques.
1. – L’astérisque accolé à nationalité ne renvoie à rien sur la page du site.
2. – On peut donc être « citoyen de Paris » et étranger.
3. – « La Carte [...] est ouverte » n’a pas de sens en bon français.
4. – « Comment ça marche ? » : le relâchement langagier et citoyen est de bon ton chez les socialistes insulteurs de sans-dents.

Mise à jour du 12 janvier 2016. L’astérisque a été supprimé, certainement parce qu’il n’avait aucune raison d’être.

 

• 4 janvier 2017
Leçon 195. – Un « coup d’Etat linguistique »

Trouvé cet article de Christian Combaz du 4 septembre 2015 sur l’incapacité de Hollande et de son équipe du site elysee.fr en matière de langue :

http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2015/09/04/31001-20150904ARTFIG00272-communique-truffe-de-fautes-sait-on-parler-francais-a-l-elysee.php

 

• 5 janvier 2017
Leçon 196. – Mieux que la « réforme de l’orthographe », l’orthographe négociable

Consternant ! Mort aux règles, aux lois et aux contraintes ; no pasarán. Tout le monde il a raison. Relativisme vaincra. Mort au sens.

Lucie Martin, enseignante, dénonce sur son blogue les directives transmises par les inspecteurs de l’Education nationale lors d’un stage de formation.

Extrait de sa page http://www.telerama.fr/monde/en-2017-la-grammaire-est-simplifiee-voire-negociable,152119.php :

Si l’élève a fait une faute, mais qu’il est capable de justifier son choix, même de façon totalement erronée, alors nous devons considérer qu’il a raison.
Par exemple, s’il écrit « Les cadeaux que Lucie a reçue lui ont plue », nous sommes en droit (ô généreuse inspection) de lui demander des comptes sur ses accords défaillants des participes passés. Mais si l’élève répond « Ben on parle de Lucie, or Lucie est une fille, donc j’ai mis des E », eh bien cet élève, qui a fait preuve d’une capacité à justifier ses erreurs… a finalement raison !

Lucie Martin ajoute :

Je préciserai quand même que les inspecteurs eux-mêmes semblaient dépités, et ne nous ont donné l’impression que de répéter un discours formaté avec lequel eux-mêmes n’étaient pas du tout en accord. Mais, en fonctionnaires, ils ont fonctionné.

Voir aussi :
http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2017/01/04/31001-20170104ARTFIG00153-jean-paul-brighelli-a-l-elysee-comme-rue-de-grenelle-la-grammaire-sacrifiee.php
et
http://www.marianne.net/quand-profs-francais-planchent-interview-kev-adams-100248973.html

« Il nous faut tout détruire, à coup de masse, si possible ; rien ne doit rester debout » est donc bien la devise du PS, comme on a cru le comprendre durant ces cinq dernières années. Le PS est devenu un parti de forcenés, d’insanes.

A quand le sens négociable ? C’est déjà fait, je le montrerai.

 

• 11 janvier 2017
Leçon 197. – La néo-grammaire : groupe de « mot »
et sens négociable

Où que je cherche sur les sites spécialisés du web, je trouve cette définition (explicite ou implicite) de ce qu’en néo-grammaire on appelle groupe (« groupe sujet », « groupe verbal », « groupe adverbial », « groupe nominal », etc.) : un groupe est constitué de un mot ou de plusieurs mots.

L’invention est jolie, le concept est pionnier : le « groupe de mot », avec un seul mot dedans — une expression qui pose un double problème, lexical et orthographique.

Deux exemples entre mille, tirés du test canadien de néo-grammaire de http://carrefour.ccdmd.qc.ca/carfour/test/test.pl, où j’apprends que « Suzanne » dans la phrase « Suzanne ne répondit pas » est un « groupe sujet » (voir la réponse à la question 14).
Dans le même test, « vite » dans la phrase « Tu marches vite » est « un groupe adverbial réduit à sa plus simple expression, c’est-à-dire seulement le noyau du groupe, l’adverbe » (voir sur le web la réponse à la question 18 du test ou la copie d’écran infra).

C’est dit sans rire et du haut de la chaire du professeur ou du technocrate : un groupe constitué d’un seul élément est un groupe « réduit à sa plus simple expression ».
Je réponds : pure acrobatie et tour de passe-passe. Elle est commode, la locution « réduit à sa plus simple expression », elle fait illusion un instant, mais un élément n’est pas plus un groupe qu’un moteur de voiture n’est une voiture ou qu’une soupape n’est un moteur.

En fait le technocrate finit par le dire et le reconnaître, mais sans reconnaître qu’il le reconnaît : ce groupe n’est pas un groupe, mais « un noyau de groupe » (voir la réponse à la question 18 ou la copie d’écran infra).
J’ajouterai que c’est un noyau d’un groupe parfaitement potentiel, d’un groupe supposé qu’on a quelque mal à imaginer, qui plus est ; qu’on n’a même aucune raison de vouloir essayer d’imaginer.

En tout cas, ce qui est sûr, c’est que ce groupe n’est pas un groupe.

Je finirai en disant que la seule définition qui semble acceptable d’un groupe dit « réduit à sa plus simple expression » est la suivante : un ensemble de deux éléments.
Avec moins de deux éléments, ça ne s’appelle plus un groupe, ça s’appelle un canular ou, pire, un faux-sens enseigné, une insulte à l’intelligence des élèves et de leurs professeurs.

A côté de l’orthographe négociable (voir la Leçon 196 ci-dessus), nous avons donc le sens négociable : on donne aux mots le sens qui nous arrange ou qui nous plaît. Le chaos. En tout cas, bien plus que le battement d’ailes du papillon.

(Le texte ci-dessus est un quasi copié-collé d’un des trois ou quatre commentaires que j’ai faits sur la page suivante :

http://www.charivarialecole.fr/a125065000/

Archive de la page : https://archive.is/0zeYX

Anecdotiquement, on remarquera que Charivari, propriétaire du site, fait semblant de ne pas comprendre mes commentaires, et répond à côté.)

On trouvera sur la page du site français très mal nommé* Charivari à l’école http://www.charivarialecole.fr/a125065000/ des exemples de mots seuls appelés groupes ; ainsi dans la phrase « Nous achetons régulièrement des friandises », « régulièrement » est appelé « groupe » par l’institutrice tenant le blogue.

Copie d’écran de la réponse à la question 18.

———
* Le très mal nommé site Charivari à l’école : très mal nommé, car, selon l’institutrice qui le tient et qui alternativement l’anime et l’étouffe, la « réforme » de l’orthographe, c’est parfait, et la néo-grammaire, c’est parfait ; ces deux nouveautés lui ont même rendu son métier plus facile et plus agréable.

 

• 14 janvier 2017
Leçon 198. –
La langue des politicards. Deux extraits d’un interview d’Ingrid Riocreux sur lefigaro.fr

— François Hollande [...] n’a pas seulement laissé massacrer l’enseignement du français dans les programmes scolaires: il a saccagé la langue dans ses propres discours. Débit hésitant, inaptitude à poser sa voix, phrasé sans rapport avec la logique de la phrase, lexique très réduit, syntaxe maladroite, souvent fautive... Je [c’est toujours Ingrid Riocreux qui parle] ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais il a contaminé Manuel Valls, qui s’était mis à scander ses phrases de la même façon que Hollande, avec cette bizarre tendance à hacher le discours qui est très agaçante à l’oreille. Une allocution de François Hollande, on la subit; et je me surprends parfois à plaindre les journalistes qui sont obligés de l’écouter! Alors qu’on a plaisir à écouter Jean-Luc Mélenchon.

— On voit bien qu’Alain Juppé, en essayant de rajeunir son image par l’emploi d’un vocabulaire relâché («j’ai la super pêche») voire vulgaire («je les em....e») s’est ridiculisé, comme d’ailleurs un Bruno Le Maire, qui restera comme l’auteur de cette formule mémorable: «être français, putain, c’est la classe!».

Source :
http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2017/01/13/31001-20170113ARTFIG00257-reseaux-sociaux-contre-journalistes-assiste-t-on-a-une-revolution-anti-mediatique.php
Archive : https://archive.is/KEBRH

Mise à jour, novembre 2018. Ingrid Riocreux tombe dans un des travers journasotiers, le travers de paresse de vérification, et cite inexactement Bruno Le Maire (la citation n’est pas authentique et le contexte n’est pas présenté) : voir la leçon 639.
Détail, noter que le « putain » initial de Figaro.fr (archive) a été remplacé deux mois plus tard par « p....n » (avec quatre points qui devraient être trois).

 

• 14 janvier 2017
Leçon 199. –
« Sur le COD et le “prédicat” », communiqué du 12 janvier du parti de l’In-nocence, de Renaud Camus

Le parti de l’In-nocence constate que les pédagogistes sont comme l’État islamique, ils veulent détruire même les ruines.
Non contents de l’état de délabrement avancé dans lequel ils ont mis l’École, ils s’acharnent sur les derniers pans de mur encore debout, et, par exemple, sur le pauvre complément d’objet direct, le “C.O.D.”, comme ils disent, qu’ils prétendent trop compliqué. Moyennant quoi ils veulent le remplacer par le “prédicat”, qui paraît l’être bien davantage encore, comme l’indique son nom, issu comme tant d’autres de la méchante parlure pseudo-scientifique dont les destructeurs de l’École ont revêtu leur œuvre d’imbécilisation de masse. “Trop compliqué” pour qui, en effet ? Trop compliqué pour le mauvais élève qui est devenu l’enfant chéri et l’aune du système, parce qu’il est étranger, issu de milieux culturellement défavorisés, ou intellectuellement limité. On se plie aux contraintes qu’impose la chute vertigineuse du quotient intellectuel moyen et, ce faisant, on l’accélère. On hâte ainsi l’événement de la société de l’hébétude, hagarde et hyper-violente.

http://www.in-nocence.org/index.php?comrss=1778&retour=accueil

Ajout. Sur le prédicat, voir aussi cette interview d’Alain Bentolila, anti-prédicat :
http://gaelle.hautetfort.com/archive/2017/01/19/grammaire-le-predicat-est-une-erreur-fondamentale-5900549.html

 

• 21 janvier 2017
Leçon 200. –
Le mauvais exemple vient d’en haut et corrompt la base

Une fois de plus, le très mauvais exemple du relâchement langagier vient d’en haut. Extraits d’une vidéo de la conférence de Florence Robine* sur la réforme du collège à :

https://www.youtube.com/watch?v=dyM-BipLIcE.

— A 53 min 52 s et à 56 min 18 s :
« Je voudrais quand même faire un petit point sur qu’est-ce que ça veut dire une logique curriculaire », « c’est-à-dire un programme où y a pas de... », « c’est juste pas possible sauf à se dire que on abandonne ce qui fait notre conviction profonde, républicaine ».
— A 39 min 8 s et à 52 min 6 s :
« Les attendus du programme », « les attendus de fin de cycle ».

Ici « les attendus » représentent ce qu’on attend de l’élève, les objectifs du programme, du cycle ; rien à voir avec des considérants. Ici donc, encore un faux-sens et une langue française torturée à l’envi pour nous donner l’impression du neuf, du nouveau, de la créativité.
Rien que la courte phrase « c’est juste pas possible sauf à se dire que on abandonne » accumule trois vices, dont un sauf à fautif.
Les hauts fonctionnaires de l’Education nationale n’ont-ils pas une obligation d’exemplarité, particulièrement en matière de langue ?

rose Mise à jour. Regroupement de nos leçons sur sauf à augmenté de plusieurs addenda : http://lesmediasmerendentmalade.fr/annexe7.html.

————
* Florence Robine est inspectrice générale de l’Education nationale et directrice générale de l’enseignement scolaire (DGESCO).

 

• 22 janvier 2017
Leçon 201. –
Fluctuat nec (pas encore) mergitur

Rétif au pionniérisme satisfait, creux voire mortifère de l’Education nationale, voici un blogue récent et peu connu, caché dans le foutoir de nouvelles sans intérêt de telerama.fr, le blogue de Lucie Martin, professeur de lettres en collège qui parle de son métier ; un canot de sauvetage naviguant solitaire sur un océan de conformisme, d’hébétude muette et de soumission : Fluctuat nec (pas encore) mergitur.

 

• 1er février 2017
Leçon 202. –
Les termes un tant soit peu mélioratifs, attractifs ou valorisants désormais interdits pour les noms de cigarettes et de cigares...

Le ministère de la Santé a tranché. Les marques de cigarettes Vogue, Fine, Allure et Corset [sic !] seront interdites à la vente, tout comme les marques de cigares et cigarillos Café crème, Paradiso et Punch. Les cigarettiers auront un an pour changer le nom de ces marques et références interdites ou en supprimer la commercialisation. Les fabricants de cigares auront, eux, un délai de deux ans.
De manière générale, les cigarettiers ne pourront plus utiliser les mentions évoquant la finesse, la sveltesse («slims», «superslims», «Royale super slims menthol»), des propriétés énergisantes («Pall Mall Boost»), naturelles, biologiques, biodégradables («Gauloise Biodégradable», «Allure organic superslim»). Les mentions faisant référence à des arômes de fruits, de menthe ou autre ne seront également plus acceptées («Camel menthol», «Davidoff menthol»).

http://www.lefigaro.fr/politique/2017/01/31/01002-20170131ARTFIG00154-affaire-penelope-fillon-perquisition-en-cours-a-l-assemblee-nationale.php

Archive à https://archive.is/75e2P

 

• 3 février 2017
Leçon 203. –
A propos de Penelope Fillon, de Sylvie Fourmont et d’Anne Faguer

Valse de mots dont les lecteurs – et les journalistes, semble-t-il – ne connaissent pas la signification précise ni ce qui les distingue : secrétaire particulière (sic ; et quelle différence avec secrétaire tout court ?), assistante, attachée, collaboratrice.

Vive le flou, l’imprécis, et débrouille-toi, lecteur.

V. entre autres :
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/02/02/01016-20170202ARTFIG00174-affaire-fillon-l-enquete-etendue-aux-activites-de-deux-des-enfants.php

Ici Penelope Fillon déclare dans une interview qu’elle n’a jamais été l’« assistante [de François Fillon] ou quoi que ce soit de ce genre », en revanche elle a parfois aidé son mari à distribuer ses tracts, elle a donc été une aide... :

http://www.lepoint.fr/politique/penelope-fillon-je-n-ai-jamais-ete-son-assistante-02-02-2017-2102063_20.php

 

• 5 février 2017
Leçon 204. –
« Du bite hâtif ». Article plus ou moins humoristique sur l’orthographe

http://corsemachin.com/culture/internet-challenge-ecrit-fautes-dorthographe-bide/

Archive : https://archive.is/NpUjm

 

• 7 février 2017
Leçon 205. – Conférence de presse de François Fillon, extraits de langue relâchée*

— 1. Citations (entre crochets une traduction ou une remarque personnelle quand elles me semblent s’imposer).
A titre gratuite.
Chuis un parlementaire ancien.
Chuis honnête.
Ce qui était acceptable hier... à défaut d’être accepté... ne l’est plus aujourd’hui. [Sens un peu obscur, incomplet ; c’est souvent le problème qui arrive quand on veut faire de l’esprit.]
Ça m’ donne...
Y a dans not’ pays... [= Il y a dans notre pays...]
C’est pas ça qui compte.
Aucun d’entre vous n’a une interrogation sur... [= Aucun d’entre vous ne s’interroge sur...]
Je l’ reconnais...
De not’ pays...
Pour not’ pays...
Passe que je suis... [= Parce que...]
Passe que j’ai pratiqué...
L’utilisation qui avait été fait des morceaux...
Le crime, i’ profite à...
Y a pas d’aut’ solution... [= Il n’y a pas d’autre solution...]
En travaillant avec ma femme et mes enfants, j’ai privilégié cette collaboration de confiance qui aujourd’hui suscite la défiance. [Une formulation qui voulait faire mouche, mais qui fait pauvre, forcé, artificiel. C’est souvent le problème qui arrive quand on veut faire de l’esprit.]

François Fillon parle un peu comme Nicolas Sarkozy et il a des gestes sarkoziens (comme certains mouvements d’épaules). Il fait des anaphores (un « ce que je propose aux Français » six fois de suite) comme François Hollande.

François Fillon n’a donc pas de conseiller de communication ni un auditoire d’amis honnêtes, attentifs et sensibles auprès duquel il pourrait tester ses discours ? Cela dit, je ne m’en plaindrai pas, car à travers un discours et des propos qui n’ont pas passé par le tamis de conseillers on voit mieux la vérité de l’homme.

— 2. Faux-sens
Sur le faux-sens (le mensonge, le mensonge aggravé ou l’erreur volontaire, diront les mauvaises langues) choquée/désolée fait par François Fillon lors de cette conférence, voir :
http://www.europe1.fr/politique/penelope-fillon-la-journaliste-britannique-pas-choquee-par-envoye-special-2971190
ou
http://www.liberation.fr/elections-presidentielle-legislatives-2017/2017/02/06/non-francois-fillon-la-journaliste-britannique-qui-a-interviewe-votre-femme-n-est-pas-choquee_1546687

— 3. Méfiance et défiance
Une fois de plus, les journalistes sont incapables de faire des citations exactes ; je l’ai déjà remarqué dans ces pages.
Voyez LCI** qui écrit : « En travaillant avec ma femme et mes enfants, j’ai privilégié cette collaboration de confiance qui suscite aujourd’hui de la méfiance. »
Au lieu de : « En travaillant avec ma femme et mes enfants, j’ai privilégié cette collaboration de confiance qui aujourd’hui suscite la défiance » (à 8 min 38 s).

Comme quoi il sera toujours sain de se méfier et de se défier des journalistes.

——
* Vidéo : https://youtu.be/tpd6ZEsrPwQ
** http://www.lci.fr/elections/affaire-penelope-fillon-rien-ne-pourra-me-faire-changer-d-avis-je-suis-candidat-ce-qu-il-faut-retenir-de-la-riposte-de-francois-fillon-2024937.html

 

• 8 février 2017
Leçon 206. – Communiqué n° 1988 du lundi 6 février 2017 du parti de l’In-nocence sur l’affaire d’Aulnay-sous-Bois*

Le parti de l’In-nocence est bien conscient qu’on est loin de tout savoir et de tout comprendre, quant à la très pénible affaire actuelle d’Aulnay-sous-Bois. Il n’en reste pas moins que de très graves présomptions pèsent sur le comportement de quatre policiers. Le “vivre ensemble” est un état de violence permanente, qui implique des tensions dommageables pour tous, mais qui ne saurait excuser tous les procédés, surtout de la part de l’autorité publique. Nos forces de l’ordre doivent être soutenues, elles ne doivent jamais l’être aveuglément. Si les violences policières sont avérées, ce qui semble être le cas, nous les condamnons avec force. Dans les grands bouleversements qui s’apprêtent la police doit être exemplaire, sauf à compromettre la nécessaire décolonisation et l’indispensable remigration. Si elle ne l’est pas, ceux de ses membres qui manquent à leurs [sic] devoir doivent être sévèrement punis.

On comprend bien que, dans l’esprit du rédacteur, sauf à ne signifie pas du tout quitte à.

— Surpris de rencontrer ce contresens chez Renaud Camus, dont la prose est ordinairement méticuleuse, ordonnée et dominée ; lui ai envoyé une courte épistole pour lui soumettre le problème de sauf à.
— D’autres surprises, entre autres ce « dommageables pour tous », un peu trop journalistique et dans l’air du temps, la construction dite canonique étant « dommageables à tous » ; et la virgule fautive avant « quant à ».
Il est possible qu’un Renaud Camus très occupé ait délégué la rédaction de ce communiqué à un secrétaire.

rose Mise à jour du 1er mai 2018. La coquille a été rectifiée, mais maladroitement : « à leurs devoirs ». Il eût mieux valu écrire « à leur devoir ». Le « sauf à », lui, est toujours là.
rose Mise à jour de janvier 2020. Regroupement de nos leçons sur sauf à augmenté de plusieurs addenda : http://lesmediasmerendentmalade.fr/annexe7.html.

————
* http://www.in-nocence.org/index.php?comrss=1784

 

• 13 février 2017
Leçon 207. – La perle du jour du charabia

A propos des émeutes à Aulnay-sous-Bois (des blessés, des voitures incendiées, des devantures brisées, des commerces pillés pendant ou en marge de la manifestation pour Théo...), Bruno Le Roux, ministre de l’Intérieur, aurait déclaré : « Casser, brûler le bien d’autrui, le détruire, c’est le comportement de casseurs qui n’ont rien à voir avec les actes qu’ils prétendent dénoncer »*.

Les « casseurs [...] n’ont rien à voir avec les actes qu’ils prétendent dénoncer » ? Qu’est-ce que c’est que ce charabia-là !
Les politiques prétendent nous gouverner, mais ils sont nombreux à être parfaitement incapables d’exprimer clairement même une idée très simple (François Hollande en est le plus triste et le plus désespérant exemple de l’histoire des chefs d’Etat français).
Comme beaucoup de journalistes. Exemple, le titre de cet article d’où est tirée la citation ci-dessus : « Emeutes en banlieue parisienne : l’opposition dénonce l’action du gouvernement ».
L’« action » ou « inaction » ?

Que voulait dire Bruno Le Roux sinon ceci : « Les casseurs n’ont rien à voir avec les manifestants, qui sont des gens pacifiques et responsables » ?
Bizarre quand même pour un ministre de l’Intérieur, non ? Bizarre pour un ministre de l’Intérieur directement ou indirectement conspué à travers cette manifestation.

La chienlit est partout. La France perd la tête.

——
* http://www.lefigaro.fr/politique/2017/02/13/01002-20170213ARTFIG00104-emeutes-en-banlieue-parisienne-l-opposition-denonce-l-action-du-gouvernement.php

Archive: https://archive.is/qtGDQ

 

• 14 février 2017
Leçon 208. – Juger. Un surprenant distinguo

Si ma mémoire est bonne, je n’ai rencontré ce distinguo que dans le dictionnaire de Littré, et ce jour même :

juger [...]
Dans le sens de croire, [le verbe juger] régit l’infinitif quand le verbe régi se rapporte au sujet de la phrase : Il jugea devoir se comporter ainsi.
Quand le verbe ne se rapporte pas au sujet de la phrase, il faut se servir de que avec l’indicatif : Votre père a jugé que vous devez vous comporter ainsi.

Donc si j’écris Il jugea qu’il devait se comporter ainsi, je sous-entends que les deux il ne représentent pas la même personne, sinon j’aurais écrit Il jugea devoir se comporter ainsi. Règle subtile ou règle artificielle ? A creuser.

18 février. Mise à jour
Dupré dans son Encyclopédie du bon français dans l’usage contemporain (1972, tome II p. 1404) entérine la règle de Littré susmentionnée.

 

• 14 février 2017
Leçon 209. – A propos des capitales non accentuées, rappel des bonnes pratiques

Vu dans un commentaire du web : « CES GENS SONT PARFAITEMENT INTEGRES. »

Intègres ou intégrés ?

 

• 15 février 2017
Leçon 210. – L’AFP infoutue même de recopier des tweets correctement

À propos des mots « EMMANUEL MACRON » écrits gaillardement, et en grosses capitales, sur un ruban mortuaire barrant une couronne de fleurs déposée hier sur la tombe de Roger Hanin à Alger par le « christique »* candidat à la présidentielle Emmanuel Macron lui-même, l’homme qui nous exhorte à « penser printemps »** et qui apparaît comme une sorte de demi-fou, d’histrion, tantôt furieux, tantôt onctueux, tantôt rockeur, tantôt crouneur. Un cas unique en politique française.

Sur Twitter, un fleuriste a, en plusieurs messages, rappelé au candidat les règles de la bienséance. « La pratique des inscriptions sur ruban est une pratique désuète datant du XIXe, l’usage s’est codifié a peu à peu. La règle de base, c’est qu’on marque son lien au défunt (à mon époux, à ma fille). On n’écrit surtout pas “ton épouse” ou “ton père”. Dans le cas des personnes morales (asso, municipalité...), on y écrit le nom de l’entité si c’est une personnalité politique ou religieuse qui rend hommage, [ou] alors on écrit le titre (“Le Ministre du Temps qui Passe”), pas son nom »***.

La fin du paragraphe est incompréhensible (et le « [ou] », fautif, est du journaliste). Un comble pour ce qui prétend être une information.
Il faut lire : « Dans le cas des personnes morales (asso, municipalité...), on y écrit le nom de l’entité. Si c’est une personnalité politique ou religieuse qui rend hommage, alors on écrit le titre (“Le Ministre du Temps qui Passe”), pas son nom. »

Compte Twitter du fleuriste : https://twitter.com/jrbourge (archive à https://archive.is/VRaf).

L’AFP est souvent nulle en matière de rédaction, et je ne le découvre pas, je l’ai souvent remarqué.

N. B. Noter que le fleuriste auteur des tweets n’a pas voulu dire « désuète » (qui signifie « dépassée », « qui n’est plus en usage »), puisque l’inscription sur un ruban mortuaire se pratique toujours, nous dit-il lui-même, mais « ancienne » ou « relativement ancienne » ou « qui ne date pas d’hier, qui n’est pas nouvelle ».

Un journaliste parfait n’aurait pas repris le mot « désuète », il aurait écrit : « La pratique des inscriptions sur ruban [date] du XIXe », etc.
Et au lieu de « l’usage s’est codifié a peu à peu », il aurait écrit : « l’usage s’est codifié [...] peu à peu » pour indiquer qu’il avait sauté un mot.
Quoi qu’il en soit, l’information est intéressante, elle concerne un usage, une pratique convenue et subtile d’écriture, et le sujet ne peut pas m’être étranger.

Adresse de l’image entière : https://twitter.com/lauhaim/status/831454114622140416/photo/1

——
* https://lelab.europe1.fr/emmanuel-macron-ne-renie-ni-ne-revendique-la-dimension-christique-2975714 (archive : http://archive.is/wip/BcWXG)
** https://en-marche.fr/articles/actualites/penser-printemps (archive : http://archive.is/lRKRD ou https://archive.ph/wip/EJSXl). Vidéo ici, à 1 min 10 s.
*** http://www.lepoint.fr/presidentielle/a-alger-l-hommage-tres-voyant-d-emmanuel-macron-a-roger-hanin-14-02-2017-2104768_3121.php

 

• 16 février 2017
Leçon 211. – Une pratique convenue et subtile d’écriture...

Une pratique subtile voire compliquée, voire trop compliquée et contradictoire.

On remarquera ceci : si j’écris A mon épouse, je m’adresse aux vivants qui me lisent ; si j’écris Ton époux, je m’adresse à un mort, qui ne peut me lire.
En revanche, quand on écrit Emmanuel Macron (formulation non admise par l’usage) ou Le ministre de l’Intérieur (formulation admise) ou Association des boulistes du IVe arrondissement (formulation admise), on parle aux vivants et au mort.

Bref, on a du mal à comprendre la logique de ces usages.

 

• 16 février 2017
Leçon 212. – Littré et désuet

L’adjectif désuet est absent du dictionnaire de Littré (et, semble-t-il, également de son supplément) :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5406698m/f181.item.zoom

Mise à jour
Pas surprenant, le Petit Robert date désuet de 1891.

 

• 17 février 2017
Leçon 213. – Le français considéré comme la langue des mécréants

Article :
http://www.dreuz.info/2017/02/15/france-une-enseignante-temoigne-sans-langue-de-bois-du-desastre-de-leducation-des-musulmans/

 

• 17 février 2017
Leçon 214. – Des textes grimaçants, risibles et illisibles

Citation :

Petite pensée pour les marcheur-se-s lesbiennes et gays.

Source : https://twitter.com/jrbourge/status/832224527803351041

Une pratique d’écriture toujours à la mode, qui rend très vite un texte grimaçant et indéchiffrable.
Noter qu’on écrirait plus logiquement : « les marcheur-se-s gays et lesbiennes », puisque marcheur est lu avant marcheuse.
Maniérisme, complications snobiques.

 

• 17 février 2017
Leçon 215. – « Made for sharing »

— Jeux Olympiques : l’Académie française s’énerve contre le slogan [« Made for sharing »] de la Mairie de Paris

http://www.lefigaro.fr/langue-francaise/actu-des-mots/2017/02/16/37002-20170216ARTFIG00272-jeux-olympiques-l-academie-francaise-s-enerve-contre-le-slogan-de-la-mairie-de-paris.php

JO 2024 : pour Bernard Pivot, le slogan anglais de Paris est « une faute et une ânerie »

http://www.lefigaro.fr/langue-francaise/actu-des-mots/2017/02/17/37002-20170217ARTFIG00083-jo-2024-pour-bernard-pivot-le-slogan-anglais-de-paris-est-une-faute-et-une-anerie.php

— Un collectif d’associations de défense de la langue française va attaquer en justice le slogan en anglais Made for sharing

https://www.rts.ch/info/monde/8397038-la-candidature-de-paris-pour-les-jo-suscite-l-ire-des-defenseurs-du-francais.html

 

• 17 février 2017
Leçon 216. – Larousse en ligne et convenu

Le Larousse en ligne* incapable de donner une définition de l’adjectif convenu. Il ne mentionne ni l’acception neutre (devinable) ni l’acception péjorative de l’adjectif (peu devinable, voire indevinable : « artificiel ; sans originalité »).
On ne peut tout demander au gratuit (au pseudo-gratuit, car il y a des publicités sur la page).
N. B. Ce n’est pas dans son acception péjorative que j’ai employé convenu dans la leçon 210.

 

——
* http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/convenu/18987?q=convenu#18876

 

• 18 février 2017
Leçon 217. – Evolution péjorative du mot ratiociner

Attention aux graves faux-sens quand on passe d’une époque à une autre ; on ne se méfie jamais assez quand on lit un vieux texte.

Littré
ratiociner
Terme usité seulement dans le style dogmatique.
User de la raison.

Larousse en ligne
ratiociner
Littéraire.
Raisonner avec une subtilité excessive sur quelque chose.

 

• 19 février 2017
Leçon 218. – Paraphraser n’est pas citer exactement

— « Je vous ai compris » : Macron répond à la polémique sur la colonisation [titre].
Le candidat à la présidentielle a paraphrasé samedi le général de Gaulle pendant la guerre d’Algérie pour répondre à la polémique sur ses propos sur la colonisation «crime contre l’humanité».

http://www.lefigaro.fr/elections/presidentielles/2017/02/18/35003-20170218ARTFIG00146-je-vous-ai-compris-macron-repond-a-la-polemique-sur-la-colonisation.php

— « Je vous ai compris » : Emmanuel Macron a paraphrasé samedi la célèbre phrase du général de Gaulle, samedi, en meeting à Toulon.

http://www.leparisien.fr/elections/presidentielle/candidats-et-programmes/polemique-sur-la-colonisation-a-toulon-macron-ose-un-je-vous-ai-compris-18-02-2017-6691947.php

La phrase « Je vous ai compris » étant citée exactement, il ne s’agit nullement d’une paraphrase.
L’important pour les journalistes stagiaires est de briller, et paraphraser brille plus que citer.
Bon nombre de journalistes restent des stagiaires toute leur vie.

— Le même journaliste du Parisien utilise même le mot tirade pour qualifier ces quatre mots « Je vous ai compris » :

Emmanuel Macron a paraphrasé la fameuse tirade du général de Gaulle pendant la guerre d’Algérie.

http://www.leparisien.fr/elections/presidentielle/candidats-et-programmes/polemique-sur-la-colonisation-a-toulon-macron-ose-un-je-vous-ai-compris-18-02-2017-6691947.php

Une tirade est un texte long, et quatre mots ne feront jamais une tirade ; bref encore un coup de frime. Raté !

Noter que l’article qui contient deux faux-sens est signé « Leparisien.fr avec AFP ». Ils se sont donc mis à deux sur cet article, l’AFP, qui écrit, et Leparisien.fr, qui relit et éventuellement coupe, ajoute des intertitres ou une information (vidéo...), refait le titre ou corrige les fautes ou les maladresses.
(Archive : https://archive.is/lsmF6.)

 

• 19 février 2017
Leçon 219. – Décodex*, fausses nouvelles, nouvelles fausses, fake news et défèque-news

On peut l’affirmer sans crainte d’être contredit : un faux-sens (et, a fortiori, deux faux-sens dans un même article — voir entre autres ma Leçon 218) fait d’une information une information partiellement fausse.
Une information formulée à coups de faux-sens est à ranger dans la catégorie des fausses informations ou des informations fausses (des fake news, comme disent les gens très lettrés).
De plus, ce genre d’informations contribue à dégrader la communication en général. Elle diffuse insidieusement (et largement si le média est très lu) un poison, celui du faux-sens. Le journaliste devient un pourrisseur de communication, et un ennemi de lui-même.
Idem pour toute information formulée à coups de termes équivoques, à double sens ou de sens incertain ou trompeur.
Idem également pour toute information formulée à coups de coquilles, de fautes d’orthographe, de fautes de ponctuation, etc., qui rendraient le sens incertain, trompeur, voire erroné.

Dans certains cas graves, je parlerai même de défèque-news. Pour bon nombre de dépêches de l’AFP et pour bon nombre de journaux régionaux, par exemple, qui semblent écrits par ces fameux néo-bacheliers « avec mension ».

——
* http://www.lemonde.fr/verification/

 

• 20 février 2017
Leçon 220. – Nuance. Paraphrase ou parodie ?

Peut-être les journalistes voulaient-ils dire parodier plutôt que paraphraser.

— Général de Gaulle, 1958 :

Je vous ai compris ! Je sais ce qu’il s’est passé ici. Je vois ce que vous avez voulu faire. Je vois que la route que vous avez ouverte en Algérie, c’est celle de la rénovation et de la fraternité.

http://www.ina.fr/video/I00012428

— Emmanuel Macron, 2017 :

« Donc je le dis aujourd’hui, à chacun et chacune dans vos conditions, dans vos histoires, dans vos traumatismes, parce que je veux être président, je vous ai compris et je vous aime. Parce que la République, elle doit aimer chacun ! », a lancé le candidat d’En marche ! à la fin de son meeting à Toulon, où il a tenté de clore la polémique.

Que de perles dans un si court texte : « dans vos conditions... », « parce que je veux être président, je vous ai compris et je vous aime », « parce que la République, elle doit aimer chacun » !
Si le discours du général de Gaulle n’a rien de transcendant littérairement (à part la trouvaille du « Je vous ai compris ! »), celui d’Emmanuel Macron fait puéril — et fait pitié.

http://www.parismatch.com/Actu/Politique/Polemique-sur-la-colonisation-Emmanuel-Macron-cite-le-general-de-Gaulle-1191959 (archive : https://archive.is/pxRU3)

 

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